PARIS, publié le 15 juillet 2015 – Du 7 au 10 juillet dernier, plus de 2000 scientifiques et experts se sont réunis à l’UNESCO et l’Institut Pierre et Marie Curie à Paris, pour préparer, sous l’égide du Gouvernement français, la 21e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), qui se déroulera à Paris en décembre 2015 (Paris Climat 2015) et qui devra parvenir à un nouvel accord universel sur le climat.
Ce forum scientifique multidisciplinaire, le plus grand jamais réuni, a abordé des questions essentielles concernant le changement climatique, dans le contexte des enjeux et changements planétaires, pour permettre d’élaborer des solutions potentielles, tant pour l’adaptation comme pour l’atténuation des changements climatiques.
Invitée à intervenir dans le débat sur le développement et la résilience face au changement climatique, Sandya Abrar a présenté les résultats de son étude de master sur l’impact des bio-énergies dans les communautés vulnérables au Kenya (« The impacts of bioenergy developments on the climate resilience of vulnerable communities in Kenya »).
Sandya, qui travaille aujourd’hui pour la société britannique d’énergie SSE (Scottish and Southern Energy) au Royaume Uni, a grandi à Nice. En 2014, elle a obtenu son dipôme d’ingénieur en énergies renouvelables de l’Université d’Edimbourg et reçu le « Global Development Academy Dissertation Prize » (prix de thèse académique pour le développement global), lequel distingue les travaux majeurs de recherche engagés en réponse aux défis que posent le développement durable et le changement climatique, l’inégalité d’accès à la nourriture, à l’eau et à l’énergie, la paix, les conflits et la justice.
Dans sa présentation, elle a indiqué qu’une idée reçue accorde à l’utilisation traditionnelle de la biomasse solide, qui est la source la plus populaire de l’énergie au Kenya, un impact négatif sur la résilience climatique. Son protocole de recherche a permis d’établir qu’en fait, dans certaines conditions et circonstances spécifiques, le développement de la bioénergie peut révéler des caractéristiques fortes de résilience climatique, notamment lorsqu’il est combiné avec des mesures et des initiatives visant à améliorer la vie des populations les plus vulnérables.
Ce constat illustre le fait qu’au-delà des solutions techniques et scientifiques, les stratégies de développement doivent nécessairement – pour être efficaces – s’appuyer sur les individus et leurs institutions locales comme les véritables protagonistes du changement.
Sandya Abrar a indiqué notamment « combien il est important pour tout projet, programme ou développement technologique, de répondre aux besoins et expériences spécifiques des populations qu’ils ont l’intention de servir » et « comment l’engagement, le développement des capacités et l’appropriation par les communautés sont la clé du succès ».
Pour elle, « une plus grande considération et un plus important respect des cultures locales et des modes de vie, la promotion d’une approche de terrain, l’encouragement d’actions collectives à travers le renforcement des capacités, la sensibilisation et enfin un soutien financier et politique, permettront de produire des technologies et des programmes plus adaptés et ciblés, y compris ceux liés à la bioénergie et ainsi d’améliorer la résilience au changement climatique ».