HAIFA, Israël, publié le 21 avril 2011– Après plus de deux ans d’importants travaux de restauration, le dôme doré du mausolée bahá’í de Haïfa a été dévoilé pour le bonheur des visiteurs, des pèlerins et des habitants de la ville.
Tôt dans la journée du 12 avril, le dernier ensemble de protections a été retiré du dôme du Mausolée, révélant près de 12 000 nouvelles tuiles dorées, couronnant le bâtiment parfaitement restauré qui se dresse sur le mont Carmel.
« Aujourd’hui, la « Reine du Carmel », cachée à la vue du public pendant la plus grande partie du projet, est dévoilée et resplendit à nouveau… », a annoncé la Maison universelle de justice, après avoir visité le Tombeau afin d’y offrir des prières de remerciement.
Le maire de Haïfa, l’avocat Yona Yahav, a rejoint plus tard les dignitaires municipaux et les invités qui assistaient à la réception commémorative qui s’est tenue dans la colonie historique des Templiers allemands de la ville, avec sa vue spectaculaire sur le Mausolée et ses jardins en terrasses.
« Je suis le premier maire de Haïfa à être né ici, a déclaré M. Yahav. En 1954, j’ai été témoin de la construction de la superstructure du Mausolée. Constater ces restaurations est très émouvant. Elles sont de la plus haute importance. »
Le mausolée du Báb et ses jardins sont célèbres dans le monde entier pour leur beauté et leur tranquillité. En 2008, il a été inscrit – ainsi que le mausolée de Bahá’u’lláh près d’Acre – au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme un site de « valeur universelle exceptionnelle ». Rien que durant l’année dernière, quelque 760 000 touristes et 7 500 pèlerins bahá’ís et visiteurs y ont été reçus.
« Le mausolée a une influence sur tout le paysage de Haïfa, a ajouté le maire Yahav. Il est le cœur et le symbole de cette ville tolérante et multiculturelle. »
Deux ans d’avance sur le calendrier
Dans un message à la communauté mondiale bahá’íe, la Maison universelle de justice a rappelé comment la « restauration de cet édifice majestueux a été précédée de trois ans de préparation, comprenant des études poussées afin de déterminer les conditions de la restauration, d’analyser l’impact de l’environnement et de déterminer les approches et les matériaux qui resteraient fidèles aux plans d’origine tout en résistant aux effets du temps ».
Plus de 50 ans d’exposition aux conditions climatiques et environnementales de Haïfa avaient laissé leurs traces sur la pierre de la superstructure et sur le dôme lorsque le travail a commencé en 2008.
Saeid Samadi, architecte et directeur du projet, dit que les experts avaient estimé qu’une telle restauration devrait normalement prendre entre cinq et six ans. « Nous avions initialement visé avril 2013 pour la fin des travaux. C’est grâce au total dévouement et à l’unité régnant entre toutes les personnes impliquées dans le projet que le projet a été achevé en moins de trois ans.
« Les membres de l’équipe ont vraiment pris conscience de l’importance du lieu sans jamais oublier où ils travaillaient, a déclaré M. Samadi. Le principe bahá’í voulant que tout soit accompli au plus haut degré de perfection nous a tous inspirés. »
Le projet a exigé la restauration et la sauvegarde de l’intérieur et de l’extérieur de la structure originelle de 1909, ainsi que des mesures destinées à renforcer le Mausolée contre les forces sismiques. Un plan de mise aux normes les plus récentes, combinant une technologie d’enveloppement associant béton, acier et fibre de carbone, a été nécessaire pour tout le bâtiment, de ses fondations et de sa maçonnerie d’origine à son octogone, son tambour et son dôme. Plus de 120 ancrages dans la roche ont été fixés dans la montagne derrière les murs de soutènement nouvellement renforcés.
« Quelque 80 000 heures de travail ont été nécessaires pour améliorer considérablement la résistance aux séismes du Mausolée, précise M. Samadi, mais ce travail est tout à fait invisible, il n’affecte pas du tout la beauté et la splendeur de l’architecture d’origine. »
Restauration de la pierre et de la coupole
Les progrès dans la restauration du Tombeau ont été considérablement facilités par une étude faite deux ans plus tôt pour le bâtiment tout proche des Archives internationales bahá’íes, témoigne M. Samadi.
Nous avons étudié le Tombeau et recherché des matériaux et des techniques tout en continuant à travailler sur le bâtiment des Archives. Cette expérience a généré beaucoup de dynamisme. Nous connaissions les experts ; nous avons perfectionné les compétences et les techniques. Pour le Tombeau, nous n’avions pas fini un travail que nous en commencions un autre. Nous étions en train de travailler sur la structure, effectuant la restauration de la pierre, faisant plusieurs choses en même temps. »
Plus de 50 000 heures de travail ont été nécessaires pour le travail sur la pierre du bâtiment, effectué par l’équipe en charge de la restauration et des bénévoles, dont de nombreux jeunes, d’Australie, du Canada, de Chine, d’Équateur, d’Allemagne, d’Inde, du Kenya, de Mongolie, des Pays-Bas, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, des États-Unis et de Vanuatu, tous formés par des restaurateurs experts. Chaque centimètre carré de l’extérieur du bâtiment a été examiné et restauré.
«Pour la superstructure d’origine, du marbre de Carrare avait été recherché, mais il n’était pas facile d’en obtenir après la seconde guerre mondiale, explique M. Samadi. La seule pierre disponible était du marbre de Chiampo. Quand nous nous sommes renseignés pour voir comment il a été restauré en Europe, nous avons découvert que, du fait de sa nature, il n’a jamais été utilisé pour le revêtement extérieur, mais seulement pour celui du sol. Il n’y avait pas de connaissance de base sur la façon de le restaurer ».
De nouvelles techniques ont aussi dû être développées pour remplacer les tuiles dorées du Tombeau. Pendant deux ans, des efforts ont été faits pour voir si les vieilles tuiles fortement érodées pouvaient être restaurées. « Nous avons examiné l’état de chaque tuile, mais du fait de leur exposition aux éléments naturels, beaucoup étaient cassées sans réparation possible et les autres ne pouvaient pas être restaurées dans leur beauté originelle », poursuit M. Samadi.
Après plusieurs années de recherche, un contrat a été passé avec une entreprise portugaise pour produire de nouvelles tuiles de plus de 120 formes et tailles différentes. Une technologie de pointe a été utilisée pour fabriquer chaque tuile à partir de porcelaine pure, recouverte de couches vitrifiées et d’une solution d’or, et enduite pour terminer d’un revêtement très résistant.
« L’entreprise n’avait jamais fabriqué rien de tel auparavant, précise M. Samadi. Ils sont réputés pour les objets en porcelaine de qualité digne d’un musée. Mais le résultat est parfait. Non seulement les tuiles sont magnifiques, mais elles sont cinq à six fois plus résistantes à l’érosion que celles d’origine. »
Bruce Hancock, maçon expert et couvreur de Nouvelle Zélande, est venu pour superviser le travail qui devait être fait par l’équipe en charge de la restauration. « Nous avons dû apprendre au fur et à mesure, explique M. Hancock. D’habitude, vous posez les tuiles, mais généralement elles sont carrées. Ces tuiles sont toutes de formes et de tailles différentes. Chaque rangée est courbe.
« Au départ, j’étais préoccupé par la façon dont nous allions créer cette courbe, mais ces tuiles ont été conçues avec précision de telle manière qu’elles se sont posées d’elles-mêmes. Elles semblaient avoir une vie propre. Si nous avons réussi à faire du bon travail – obtenant les deux coins droits– ce sont elles qui ont fait du bon travail. C’était vraiment incroyable. »
Le dôme du tombeau du Báb « brille maintenant dans la plénitude de sa splendeur », a observé la Maison universelle de justice dans son message.
« C’est réellement quelque chose d’unique, dans cette ville, en Israël – en fait, dans le monde », a affirmé le maire de Haïfa, Yona Yahav, aux invités célébrant l’achèvement du projet de restauration.