Paris, le 03 septembre 2022 – Le 31 août 2022, dans la ville de Qaemshar, province du Mazandaran, treize jeunes et un adulte bahá’ís ont été mis en état d’arrestation par le service du renseignement de la ville de Sari où ils sont détenus depuis lors. La plupart ont été interpellés dans une demeure privée où les jeunes bahá’ís – comme cela se fait un peu partout dans le monde – discutaient de leur rôle en tant qu’acteur de progrès social. Pour l’instant, aucune information n’est disponible quant aux accusations qui leur sont imputées.
Un jour plus tôt, le 30 août, une Cour d’appel de la province du Fars a confirmé des peines d’emprisonnement de 25 bahá’ís résidant à Chiraz.
« En un mois, et plus exactement depuis le 31 juillet 2022, on dénombre 245 cas de répression (interpellations, descentes à domicile, arrestations, emprisonnement, fermeture de commerces, confiscation de terres agricoles, etc.) contre les bahá’ís en Iran. L’arrestation de ces jeunes est une énième extension de la répression des bahá’ís en Iran qui touche depuis longtemps les jeunes puisqu’ils sont privés d’accès aux universités depuis le début des années 1980. A l’échelle d’une vie d’étudiant, cela fait sept générations de bahá’ís exclus de l’enseignement supérieur », affirme la porte-parole des bahá’ís de France, Hamdam Nadafi. « Bien entendu, notre compassion va à tous ceux qui souffrent d’injustices en Iran, et ils sont nombreux. Cela ne doit pas nous empêcher d’alerter le monde extérieur sur l’extrême sévérité de la répression qui s’abat en ces jours sur l’ensemble de la communauté bahá’íe, la seconde religion d’Iran, comptant plusieurs centaines de milliers de personnes. A l’aune des 43 dernières années d’une persécution sans relâche, c’est un temps particulièrement fort et inquiétant. »
Un article récent de Radio France internationale (RFI) et un communiqué de Amnesty International résument bien la situation préoccupante actuelle des bahá’ís en Iran.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié le 22 août un appel d’un groupe d’experts déclarant être « très préoccupés par les arrestations arbitraires de plus en plus nombreuses – et à l’occasion, de disparitions forcées – des membres de la foi bahá’íe ainsi que de la destruction de leurs propriétés, dans le cadre de ce qui porte tous les signes d’une politique de persécution systématique », dit le communiqué.
L’Iran n’a jamais cessé de réprimer les bahá’ís depuis la révolution de 1979. 200 bahá’ís avaient alors été exécutés. Un mémorandum de 1991 émanant du Conseil culturel révolutionnaire suprême, approuvé et signé par l’Ayatollah Ali Khameini, écrit expressément que le progrès et le développement de la communauté bahá’íe doivent être « bloqués », y compris par l’interdiction d’accès des bahá’ís aux universités iraniennes. En 2006, une circulaire envoyée à 81 universités iraniennes précisait que si des étudiants sont identifiés comme bahá’ís, ils doivent être expulsés de l’université.
Personnes arrêtées à Qaemshahr
Hengameh Alipour
Negar Darabi
Golbon Fallah
Mahsa Fathi
Nazanin Goli
Mani Gholinejad
Samiyeh Gholinejad
Bita Haghighi
Sanaz Hekmat-Shoar
Afnaneh Nematian
Basir Samimi
Mojir Samimi
Sam Samimi
Anis Sanaie
Personnes venant d’être condamnées par la Cour d’appel de Chiraz
Shamim Akhlaghi
Samareh Ashnaei
Behnam Azizpour
Ahdieh Enayati
Sahba Farahbakhsh
Mojgan Gholampour
Saied Hasani
Nasim Kashani [Kashaninezhad]
Vargha Kaviani
Mahyar Sefidi Miandoab
Sahba Moslehi
Bahareh Norouzi
Parisa Rouhizadegan
Esmail Rousta
Yekta Fahandaj Saadi
Marjan Gholampour Saadi
Lala Salehi
Shadi Sadegh Aghdam Seisan
Farzad Shadman
Farbod Shadman
Ramin Shirvani
Soroush Ighani Soghadi
Nabil Tahzib
Rezvan Yazdani
Noushin Zenhari
Note : La foi bahá’íe est la principale religion en Iran après l’Islam, mais la Constitution iranienne de 1979 ne reconnaît comme minorités religieuses que le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme. Les fondements de la foi bahá’íe sont l’unité des religions et de la race humaine, l’égalité de l’homme et de la femme, la promotion de l’éducation universelle, l’instauration de la paix par l’équité et la justice. Les enseignements bahá’ís interdisent toute ingérence dans les affaires politiques d’un pays.
Pour plus de renseignements sur la situation des bahá’ís en Iran, voir le site bahai.fr, rubrique situation des bahá’ís en Iran ou contacter directement le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France 01 45 00 69 58 / 06.59.73.27.17
Contact presse :
Mme Hamdam NADAFI,
Directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
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