Le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France a inauguré un cycle de tables rondes afin de contribuer à la réflexion « Comment devenir acteur du changement ? » Le cycle a débuté le mercredi 29 juin avec la première table ronde intitulée Favoriser l’unité dans la diversité.
Hamdam Nadafi, directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France a introduit l’évènement en expliquant que « la société est composée de trois entités et que l’action de chacune de ces entités est indispensable pour un changement social : l’individu, l’entité collective et l’institution. Les relations entre les trois entités sont souvent le reflet des passions et des luttes, teintées de préjugés et de discordes. Mais nous notons la prise de conscience, tant individuelle que collective, qu’un nouvel ensemble de valeurs fondamentales dans notre société est possible. Nous avons souhaité apporter notre contribution à cette prise de conscience en invitant des acteurs, des agents actifs de ce changement, à présenter quelques pistes de réflexions, à dialoguer ensemble, et à nous permettre surtout de pousser la réflexion et l’action plus loin ».
Le but de ces tables rondes est de mettre davantage en lumière les forces positives de la société qui se manifestent soit par des initiatives individuelles, des actions collectives ou encore des environnements créés par des institutions afin de permettre l’épanouissement individuel et collectif, et qui tendent vers des buts communs : la justice, l’unité, la paix, l’harmonie, le vivre-ensemble, la cohésion sociale.
La première table ronde a réuni plus de 60 participants, une partie en visioconférence et une partie en présentiel au Forum 104 à Paris, invités à réfléchir au rôle que chacun peut jouer pour devenir un protagoniste pour favoriser l’unité dans la diversité.
Inspirée des expériences et des apprentissages personnels partagés par les intervenants, la table ronde a invité chaque participant à s’interroger sur les capacités et les qualités qui doivent être développées pour rendre cela possible, que l’on soit un individu désireux d’engager une action concrète, membre d’une communauté d’habitants ou d’une association souhaitant engager un processus collectif de changement, ou membre d’une institution pouvant contribuer à créer des environnements pacifiés pour l’action et l’apprentissage collectif.
Si les trois intervenants partageaient des parcours différents, tous ont rappelé l’importance de l’apprentissage. Hugo Bardoula, créateur de la série Il était une foi sur Youtube a notamment rappelé l’importance de la connaissance et de sa transmission, point de départ de son projet. « J’avais besoin de créer, d’apprendre et de transmettre. Si la connaissance n’est pas transmise, elle n’a pas grand intérêt à mon sens. »
Le sujet de cette première table ronde, Favoriser l’unité dans la diversité, n’a pas été choisi au hasard. Hamdam Nadafi explique que « les travaux que nous menons au BAEBF portent sur les problématiques auxquelles la société dans son ensemble fait face. Notre analyse des forces sociales qui contribuent à une transformation de l’individu et de la société nous a amenés à cette première conclusion qu’aucun changement durable ne peut être entrepris tant que l’unité de la société n’est pas établie. Cette unité, nous l’entendons non pas comme l’uniformité de tous et de tout, mais bien comme l’unité dans la diversité ».
Les trois panélistes de cette première table ronde ont ainsi chacun contribué à enrichir la réflexion sur ce point en abordant l’importance du multiculturalisme, de la déconstruction des préjugés et du dialogue interreligieux.
Alexandre Vigne, directeur de l’association Cieux, a notamment rappelé que la foi invite à aller à la rencontre des autres. Car « Dieu est une lumière dont ma foi chrétienne arrive à capter une partie des parcelles, mais je pense que les autres religions ont aussi ces lumières-là en elles. Donc pour parfaire ma foi, aller à la rencontre des autres qui croient et qui ont des pratiques religieuses, c’était une motivation. Mais aussi de ceux qui ne croient pas ».
Le deuxième sujet d’analyse du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France porte sur les trois protagonistes qui ont chacun un rôle à jouer pour contribuer à la cohésion sociale. Mme Nadafi a ainsi mentionné dans son propos introductif l’importance de l’individu, de l’acteur collectif et de l’institution. Cependant, aucun de ces trois acteurs n’est capable de manifester son plein potentiel par lui-même. C’est en renforçant leurs relations dynamiques réciproques que leurs pouvoirs se combinent et se multiplient.
Sophie Ménard, secrétaire nationale des bahá’ís de France, a proposé à l’occasion de cette table ronde une vision nouvelle du rôle qu’un acteur institutionnel peut jouer pour encourager le développement d’environnements propices à créer cette synergie entre les trois acteurs différents, notamment par le soutien et la promotion des initiatives individuelles et des activités collectives. Mme Ménard a partagé une approche du fonctionnement institutionnel basée sur le modèle bahá’í suivant lequel « l’institution apprend des expériences de terrain ; étudie avec les acteurs de terrain quels impacts ont ces actions individuelles et collectives sur la vie des personnes et sur la vie de quartier ; analyse avec eux comment ces expériences peuvent être renforcées, et ainsi de suite dans un processus d’apprentissage collaboratif et systématique. C’est un travail qui ne se termine jamais, car nous voulons apprendre de ce développement. C’est un rôle de soutien, de coordination et aussi un rôle d’accompagnement des actions ».
À la fin des interventions, les participants ont été invités à échanger par petits groupes leurs réflexions, questionnements et actions sur la thématique principale, comment devenir acteur du changement pour favoriser l’unité dans la diversité.
La vidéo de la table ronde est disponible sur la chaîne Youtube Bahais de France.