COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Une épuration religieuse se confirme pour les bahá’ís du Qatar

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Doha, Qatar. Crédit image : Yoan Valat
Doha, Qatar. Crédit image : Yoan Valat

Paris, publié le 14 avril – Les dispositions prises et exécutées par les autorités du Qatar à l’encontre des bahá’ís de ce pays préoccupent grandement les bahá’ís de France. Elles rappellent tristement des méthodes employées ailleurs sur des groupes minoritaires. L’inscription récente de plusieurs bahá’ís sur liste noire et l’expulsion de certains d’entre eux confirment la mise en œuvre, engagée depuis longtemps, d’un nettoyage religieux systématique qui pourrait être prochainement parachevé, à moins qu’un frein ne soit mis à ces mesures.

Les bahá’ís résident au Qatar depuis de nombreuses générations, bien avant l’indépendance du pays. Ces dernières années, les autorités ont procédé à plusieurs expulsions de bahá’ís de diverses nationalités. Le motif à la base de ces expulsions ne laisse aucun doute : l’appartenance à la foi bahá’íe.

En 2009, le cimetière bahá’í a été rasé au bulldozer et ses tombes déterrées. Plusieurs bahá’ís ont perdu leur emploi lorsque celui-ci touchait à des domaines considérés comme « sensibles » tels que l’éducation. Malgré ces mesures et bien d’autres, les bahá’ís ont cherché à résoudre les incompréhensions dans un esprit de patience et de bonne volonté. De plus, leur comportement général est caractérisé par un désir de contribuer au progrès et à la vie sociale du pays.

Tout récemment, de nombreux bahá’ís ont été inscrits sur liste noire et se sont vu refuser des permis de résidence et même des visas de court séjour. L’une des familles visées habite au Qatar depuis quatre générations. Ces dispositions touchent également des citoyens qataris de religion bahá’íe. C’est ainsi que le refus de renouveler le visa de séjour de l’époux d’une citoyenne qatarie a entraîné le départ de toute la famille.

La déportation annoncée en janvier 2021 de M. Omid Seioshanseian, un éminent bahá’í du Qatar, né dans ce pays, inquiète particulièrement, notamment en raison des motifs allégués – « actes criminels » – et de l’absence de toute précision ou détail sur ces actes.

Mis bout à bout, ces nombreux cas isolés sont la manifestation d’un plan tendant à l’élimination complète d’une communauté religieuse qui a toujours souhaité contribuer au progrès et au développement du Qatar dans un esprit de paix et d’harmonie.

Lorsque le Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction a exprimé auprès du Gouvernement du Qatar sa préoccupation sur le traitement réservé aux bahá’ís, il lui a été répondu que ces actions étaient engagées pour des motifs de sécurité nationale et que les individus et familles concernés constituaient une menace pour le pays. Ces allégations sans fondement et sans preuve, constamment répétées par les autorités du Qatar ne peuvent camoufler une réalité dérangeante : ces personnes sont expulsées en vue « d’assainir » le pays de la présence des bahá’ís.

D’innombrables démarches sur le plan interne n’ont abouti à aucune amélioration, pas plus que les nombreuses promesses faites par les autorités du Qatar d’examiner et résoudre la question des expulsions. L’accélération des mesures d’expulsion et l’imputation de crimes non précisés à l’encontre des bahá’ís résidant au Qatar ont fait monter d’un cran la gravité de la situation.

Mme Hamdam Nadafi, responsable du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France déplore que « l’Etat du Qatar semble, pour ce qui concerne les bahá’ís, avoir oublié le modèle de société qu’il appelle de ses vœux dans son document : ‘Vision nationale du Qatar 2030′. Ces expulsions ne peuvent qu’affaiblir sa propre vision de tolérance, d’ouverture et de cohésion sociale, ainsi que sa réputation au sein de la communauté internationale. Nous sommes confiants que le Qatar saura inverser cette trajectoire à la première opportunité. »

Contact : Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France – 45 rue Pergolèse – 75116 PARIS – 01 45 00 69 48

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