Paris, le 27 janvier 2025 – Au Qatar, après avoir subi un mois d’emprisonnement arbitraire, au cours duquel il est tombé gravement malade, M. Remy Rowhani a été libéré de prison le 24 janvier 2025. Il avait été arrêté à l’aéroport international Hamad de Doha le 23 décembre 2024 et emprisonné en raison de ses convictions bahá’íes.
L’emprisonnement de M. Rowhani découle d’une affaire judiciaire préjudiciable jugée par contumace en avril 2021, confirmée ensuite en appel en mai 2022. Tout au long de cette procédure M. Rowhani n’a jamais bénéficié d’une procédure légale. Les accusations portées contre lui étaient sans fondement ni preuves, visant son service volontaire au nom de la communauté bahá’íe, un service effectué au vu et au su des autorités qataries.
La Communauté internationale bahá’íe (BIC) exprime sa profonde consternation face à l’incarcération injustifiée de M. Rowhani, qui a servi son pays pendant des décennies. Il a été directeur du bureau régional de la Chambre de commerce internationale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, basé à Doha, et est également président de l’Assemblée nationale des bahá’ís du Qatar, une fonction bénévole.
« L’emprisonnement injuste de ce dignitaire bahá’í marque une escalade sérieuse dans la discrimination dont est victime l’ensemble de la communauté bahá’íe du Qatar », a déclaré Saba Haddad, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies. « Cet acte est une preuve supplémentaire des efforts déployés par les autorités qataries pour priver la communauté de ses droits fondamentaux. »
Ces atteintes aux droits humains comprennent la séparation forcée des familles, l’expulsion des établissements d’enseignement, la discrimination dans l’emploi et le refus de délivrance de « certificats de bonne conduite » (refus qui rendent les individus inéligibles à l’emploi), la destruction et la profanation du cimetière bahá’í de Doha, ainsi que des cas d’expulsions brutales et d’inscription sur des listes noires sans aucune transparence sur le processus ni justification.
« Les autorités qataries utilisent ces procédures administratives opaques pour camoufler leur intolérance à l’égard des bahá’ís et leur projet d’effacement de cette communauté, mais cela ne trompe personne, a déclaré Mme Haddad. Ce mode d’actions ciblées contre les bahá’ís est clair et ne peut plus être toléré. »
« Ces violations flagrantes des droits de l’homme contredisent, à la fois, les engagements pris par le Qatar dans sa constitution en faveur de la diversité et de l’intégration et ses obligations internationales », a ajouté Mme Haddad. « Elles mettent en évidence le contraste frappant entre les préjugés religieux existant au Qatar et les mesures positives prises ailleurs dans la région pour embrasser la diversité, le pluralisme et l’ouverture. La communauté bahá’íe du Qatar – et par conséquent la Communauté internationale bahá’íe – a épuisé toutes les possibilités de dialogue avec les autorités pour résoudre ces problèmes. Cependant, les baha’is restent désireux d’engager un dialogue constructif avec les autorités qataries afin de mettre fin à la discrimination dont sont victimes les baha’is au Qatar et de dissiper tout malentendu. »
La Communauté internationale bahá’íe appelle les autorités qataries à :
1. Effacer le casier judiciaire de M. Remy Rowhani ;
2. Nommer un représentant officiel du gouvernement pour assurer la liaison avec les bahá’ís du Qatar.
3. Cesser toute forme de discrimination à l’encontre des bahá’ís du Qatar et garantir qu’ils ne soient plus arbitrairement mis à l’index, injustement expulsés ou soumis à une exclusion sociale systémique.
Il est essentiel de remédier à ces injustices afin que le Qatar respecte ses engagements en matière de droits de l’homme et garantisse une société qui soutienne et célèbre la diversité.
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