NEW-YORK, Nations Unies, 17 décembre 2005 – (BWNS) Pour la dix-huitième fois depuis 1985, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution exprimant « une inquiétude sérieuse » concernant la situation des Droits de l’Homme en Iran, résolution qui mentionne spécifiquement les persécutions que continue de subir la communauté bahá’íe dans ce pays.
Cette résolution, qui avait été déposée par le Canada avec le soutien de 46 autres pays, dont l’Australie, l’Union Européenne et les Etats-Unis, a été adoptée par 75 voix contre 50 le 16 décembre 2005.
Ce texte demande entre autres choses à l’Iran d’ « éliminer, dans la loi ou dans la pratique, toute forme de discrimination basée sur des raisons d’origine religieuse, ethnique ou linguistique, et de mettre fin aux autres violations des Droits de l’Homme s’exerçant à l’encontre de minorités, et notamment les Arabes, les Kurdes, les Baluchi, les chrétiens, les juifs, les musulmans sunnites, et les bahá’ís… »
La résolution adoptée fait état de manière spécifique de la recrudescence des persécutions pratiquées envers la communauté bahá’íe, qui représente 300 000 personnes, en notant « l’intensification et la fréquence croissante des discriminations et des autres violations des Droits de l’Homme à l’encontre des bahá’ís, dont des cas d’arrestations et de détention arbitraires, le déni de la liberté de conscience et l’interdiction de l’exercice des affaires communautaires, le non-respect de droits de propriété, la destruction de sites présentant une importance sur le plan religieux, la suspension d’activités à caractère social, d’éducation ou liées à la vie communautaire, ainsi que le refus de l’accès aux études supérieures, à des emplois, à des pensions de retraite, à des logements convenables, et à d’autres avantages… »
La résolution encourage différentes agences de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies à continuer à oeuvrer pour l’amélioration de la situation en Iran, tout en invitant le gouvernement de l’Iran à coopérer avec ces agences.
Mademoiselle Bani Dugal, principale représentante auprès des Nations Unies de la Communauté Internationale Bahá’íe a déclaré que les bahá’ís du monde entier étaient reconnaissants à la communauté internationale d’exprimer son inquiétude en ce qui concerne le respect des Droits de l’Homme en Iran, ce soutien restant « le seul instrument de protection dont disposent des gens innocents » dans ce pays.
“Pour les bahá’ís, qui sont persécutés uniquement en raison de leur croyance religieuse, l’année écoulée a été très difficile”, a ajouté Mademoiselle Dugal. « 59 bahá’ís au moins ont subi diverses formes d’arrestations arbitraires, de détention et d’emprisonnement, et les jeunes bahá’ís se sont de nouveau vu refuser la possibilité d’effectuer des études supérieures.”
Selon Mademoiselle Dugal, bien que la majorité des bahá’ís arrêtés aient été libérés, neuf d’entre eux se trouvaient encore en prison à la fin du mois d’octobre. De plus, les bahá’ís “sont en but à toute une série de mesures d’oppression sévères, notamment les restrictions concernant les réunions à caractère religieux, la confiscation et la destruction de sites sacrés, le refus d’admettre des étudiants bahá’ís à l’Université, et toutes sortes de restrictions à caractère économique. », toutes mesures d’intimidation faisant « partie d’une politique clairement affirmée par l’Iran et qui vise à éliminer la communauté bahá’íe de ce pays en tant qu’entité susceptible d’avoir sa place dans la société ».